Petit compte-rendu de la Route des Grandes Alpes 2018





Cet itinéraire me titillait depuis un moment et après avoir convaincu ma moitié de partager ces vacances avec moi les fesses sur la selle de la Pan pour un périple de six jours et 1'700 km, quelques cols parmi les plus beaux que les Alpes puissent proposer, des vallées verdoyantes et des Gorges magnifiquement profondes, organisé la maison avec les ados et les animaux, départ par un beau mercredi matin pour cette virée :

La Route des Grandes Alpes


Jour 1 : Maison – Thonon-les-Bains-Beaufort

Après avoir préparé la moto et chargé les affaires dont nous aurions besoin – protection pluie, etc., ce qui remplit le top case -, programmé le GPS, réservé les hôtels et pensions, playlist plus que bonne pour les oreilles (Seasick Steve, Beth Hart, Dire Straits, etc. bien blues-rock !), départ en milieu de matinée de Neuchâtel direction Thonon-les-Bains. Une heure d’autoroute plus tard, sortie Villeneuve pour St-Gingolph, Evian et la cité thermale des bords du Léman. Arrivé avant Thonon, prendre la route de contournement et sortir avec la D902 direction les Gets et Cluses.



Commence alors les véritables paysages alpins que nous attendions. Premières routes sinueuses et gorges desquelles coulent au fond ces rivières ou torrents tortueux. Arrêt aux Gets pour manger puis c’est repartit pour l’après-midi, direction Cluses, St-Jean de Sixt, le Col des Aravis qui sépare la Haute-Savoie de la Savoie, Les Saisies puis Beaufort. Attention à Cluses, la RGA n’est pas forcément bien indiquée, même le GPS s’est f… dedans, on a tourné une demi-heure pour trouver la bonne départementale… et si vous vous retrouvez dans l’autre sens, la RGA est indiquée, mais direction le Nord ! Attention aussi à ne pas partir du côté du tunnel du Mt-Blanc et Megève, car on sort de l’itinéraire initial.
Au niveau de la route, je dirais que cette première étape est plus d’un niveau préalpins que purement alpins, la route est facile et il n’y a pas de difficulté particulière à relever.
Arrivée à Beaufort en fin d’après-midi, chambre réservée à l’Hôtel « Le Doron » et repas au restaurant « La Table du Berger », carte intéressante de mets montagnards mais pas que, et personnel très sympa.

Jour 2 : Beaufort – Briançon

Départ le matin vers 08h30 pour le Cormet de Roselend, col au-dessus du lac de retenue du même nom, possibilité de s’arrêter au barrage si intérêt, la route qui monte au sommet est une belle mise en jambe (ou mise en rayon ?) pour le reste du périple.

Le temps était splendide, un peu frais le matin mais c’est normal, quelques tâches de neige mouchetaient encore les environs.
Deuxième col de la journée, le Petit Saint-Bernard ; comme on a le Grand chez nous en Valais qui nous sépare de l’Italie, on n’allait pas manquer l’opportunité de se le faire… très belle montée, un peu gravillonneuse par endroits et arrivée à l’ancienne douane, 2188 m, avec le restaurant de Lancebranlette, ça vaut bien une photo…


Puis redescente sur la D902, Sainte-Foy Tarentaise et Val d’Isère, puis montée sur le plus haut col de cette RGA : l’Iseran et ses 2'770 m d’altitude, le plus haut col routier des Alpes. Belle route et épingle à cheveux à foisons, pas toujours facile avec le Pan en duo et chargé… ! il venait d’ouvrir le samedi avant notre départ (fin juin !), car il y avait encore de beaux murs de neige de 4-5 m sur les côtés et les services départementaux ont dû travailler d’arrache-pied pour permettre son ouverture, merci à eux !


  
Ensuite on enchaîne avec les cols du Télégraphe, le Galibier (2’642m),


puis on rejoint celui du Lautaret et descente sur le Briançonnais.


A Briançon j’avais réservé dans un hôtel assez central, établissement sans charme mais beaucoup de motards y séjournaient. Avec le recul, j’aurais dû choisir un gîte ou autre, mais en dehors de la ville, car à part la cité Vauban qui est très belle à visiter, cette ville était en pleins travaux, ce qui nous a pénalisé dans la circulation. A visiter une prochaine fois plus en profondeur !

Je mets cette étape de notre périple ex aequo avec celle du 4ème jour, l’Iseran et le Galibier ayant tous les deux de belles routes et les paysages vraiment magnifiques !

Jour 3 : Briançon – Barcelonnette

Là je l’écrit tout de suite : cette étape a vraiment été ma préférée, j’ai a-do-ré !


Dès le départ de Briançon, on attaque avec le col de l’Izoard , mais avant celui-ci nous nous sommes arrêté au Refuge Napoléon pour boire un café, la vue est splendide ;





Après le col, descente des Gorges du Guil (viroleuse à souhaits, du pur bonheur !) puis petite déviation de la RGA en montant sur Ceillac (plateau du Queyras), la route est super sympa et le plateau en haut tout simplement bucolique. Imaginez cette portion de route avec l’album Alchemy de Dire Straits dans les oreilles, j’en ai encore les frissons J. Reprise de la RGA direction Guillestre, montée sur Risoul (pas obligatoire mais la vue est belle de là-haut), retour à Guillestre pour manger (place Joseph Salva, arrêt motards) puis reprise tranquillou pour rejoindre Barcelonnette. On passe le col de Vars et on redescend dans la vallée de l’Ubaye. Petit arrêt pour admirer le fort de Tournoux, qui est un ouvrage Maginot et assez impressionnant à voir depuis la vallée. Il est par contre actuellement fermé aux visites pour cause de travaux.


Arrivée à l’hôtel assez tôt, on a dû rouler 5 heures max ce jour. Hôtel Azteca, petit hôtel de charme où on nous avait upgradé la chambre, sympa ! Puis petit passage au SPA pour un massage, après trois jours de route, ça s’imposait J
Ensuite visite de la ville, on a trouvé un magasin avec tout et n’importe quoi à l’intérieur, donc shopping obligatoire avec des trucs rigolos (pas rigolo à prendre ensuite sur la bécane, mais c’est une autre histoire…). L’architecture de cette ville est très colorée, il y a deux-trois rues principales avec des bars et restaurants, ce jour-là il y avait un concert le soir sur la place, belle ambiance. La ville a quelques restes de noms d’origine mexicaine car paraît-il que plusieurs de ses habitants étaient partis faire fortune en Amérique centrale à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle.


Jour 4 : Barcelonnette – Valdeblore

Grosse journée en perspective, départ à 09h00 de l’hôtel. On repart direction Jausiers et on prend la D64 pour la cime de la Bonette (2’802m). Nous quittons donc la vallée de l’Ubaye pour celle de la Tinée.









Si jamais, la route « officielle » des Grandes Alpes passe par le col de la Cayolle, qui sépare les Alpes de Hautes-Provence des Alpes maritimes, prendre la D2202 depuis Barcelonnette.


(Vue de puis la Bonette vers le Sud)





 
Par la Bonette on passe aussi dans les Alpes Maritimes, puis direction St-Etienne de Tinée, St-Sauveur s/Tinée et là nous avons bifurqué sur la D-M30 (pas facile à trouver, il faut tourner à droite juste avant St-Etienne de Tinée, même le GPS s’est f… dedans !) vers Roubion, col de la couillole et Beuil. Roubion est un magnifique petit village accroché à la montagne, on passe juste en-dessous, mais
ça vaut la peine d’y monter. Le but de la journée était pour nous de faire les Gorges du Daluis et celles du Cians, nous n’avons pas été déçus ! Ce sont de très belles Gorges avec une roche rouge, on voit bien les veines géologiques et la route est vraiment spectaculaire. Question itinéraire, nous avons fait Roubion, Beuil, Péone, Guillaumes, Gorges du Daluis, Entrevaux, Puget-Theniers et quelques km après ce village, nous avons bifurqués à gauche pour monter les Gorges du Cians.
Comme il faisait très chaud et que nous commencions à bouillir dans nos habits motards, nous avons fait une halte juste avant Entrevaux avec baignade dans le fleuve Var… c’était juste top ! on pose la moto, on descend 50m, on enlève les habits et on se laisse rafraîchir dans l’eau de ce fleuve qui n’est encore qu’une rivière, mais qu’est-ce qu’elle était fraîche… J un super souvenir de cette journée !


(Vue sur le Var à la fin des Gorges du Daluis


Puis retour sur Beuil et Roubion pour redescendre sur St-Sauveur s/Tinée, on part sur Valdeblore ou nous avions réservé à la chambre d’hôtes « le Grand Chalet » (seul. 6 chambres). Nous sommes arrivés à 19h00, quand j’écris que ce fût une grosse journée, quasi 10h sur la moto avec les pauses, c’était chaud… en plus les routes sont belles mais exigeantes questions pilotage, avec la Pan en duo et chargé.
Cette pension fût sans aucun doute le meilleur endroit dans lequel nous avons dormi durant ces vacances. Le couple de patrons super sympa, accueil aux petits oignons, apéro et repas idem, ils viennent du Nord et Monsieur est motard. Garage à disposition pour les bécanes.

Jour 5 : Valdeblore – Menton

Le lendemain petit-déjeuner avec que des produits maison ou de la région, au revoir aux tenanciers, et on repart pour une petite journée vers 10h00 du mat’, ça ne nous a pas fait de mal vu la journée d’hier…

Donc Col de St-Martin, Col du Turini (emprunté par le Rallye de Monte-Carlo, la montée depuis St-Martin est plus belle que la descente sur Sospel),


arrêt à Sospel pour l’apéro, c’était dimanche et jour de marché provençal (avec habits traditionnels et tout et tout…), sur la route principale qui traverse le village il y a plusieurs restaurants et terrasses avec la rivière à côté, très provençale et super « local » pour nous, on a passé un bon moment et ensuite nous avons flânés dans les petites ruelles et sur la place du village, très authentique.
Puis descente sur Menton, arrivée avant 15h00. 


Prise de la chambre à l’hôtel et visite de la ville. Elle est très touristique mais ne manque pas de charme, enfin nous avions atteint la méditerranée !!! Donc un peu de shopping, glaces et découverte du centre historique et de la marina et bord de mer. 


Dîner sur une terrasse à toutous, nourriture plus que quelconque (je précise qu’étant cuisinier, ça me désole de voir une telle banalité dans les assiettes L heureusement le vin était frais et bon !
Pour la fin de la soirée, il y avait la Fête de la St-Pierre, les pêcheurs brûlent une barque sur la plage pour éloigner les mauvais présages, il y avait fête sur le bord de mer et sympa à découvrir.

Jour 6 : Menton – maison

Départ le lendemain pour le retour en Suisse. Nous sommes partis direction l’Italie, Vintimile puis SS20 pour retour en France direction Gorges et Col de Tende (attention il y a de gros travaux avant le Col avec une attente de 25’ env…. on a même loupé le col car pas vu avant le tunnel… après ce dernier on est de nouveau en Italie direction Coni, la descente est relax. Puis on prend l’autoroute direction Turin, Val d’Aoste et le dernier Col de cette belle virée : le Grand Saint-Bernard ; on l’avait déjà fait plusieurs fois, mais nous n’allions pas le manquer ! Descente sur Martigny, autoroute du Léman puis Neuchâtel, la boucle était bouclée !

En résumé : 

1'700 km en 6 jours (dont 700 le dernier jour), 19 cols si j’ai bien compté, toute la traversée des Alpes françaises avec des paysages magnifiques. Que du beau temps, voir même trop chaud plus on arrivait vers le Sud, pas une goutte de pluie, les routes généralement en bon état (à part le gravillonnage traditionnel d’été sur certains tronçons, mais c’était dans le Sud).

L’intérêt pour moi a été de découvrir les Alpes d’une autre manière, plus on descend vers le Sud et plus la nature change et devient méditerranéenne, les gens aussi, on quitte ce côté un peu austère du Nord (mais néanmoins très agréable, pas de jugement de valeur de ma part). Mes coups de cœur ont été : Beaufort, les cols de l’Iseran, Izoard, Galibier et la cime de la Bonnette, les Gorges du Guils, du Daluis et du Cians, Barcelonnette et ses rues chatoyantes et animées, baignade dans le Var, notre soirée à Valdeblore et le village de Sospel.

Question moto, la Pan European est bien sûr adaptée à ce genre de trajet (même ma femme arrive à s’endormir derrière… J), mais une moto plus légère l’aurait aussi bien fait je dois l’avouer, car nous avons roulé sur pas mal de routes très sinueuses, agréable mais fatigantes à la longue. J’avais changé les plaquettes de frein AV et AR avant ce road trip, gardé le pneu AR, mais là il est raide… la monte est toujours en PR4 de Michelin, 3 bars à l’AR et 2.8 AV, je trouve que ça accroche mieux.

Ma Transalp étant en cure de jouvence pour ses 30 ans et 100'000 km, promis pour le Maroc l’an prochain  je jetterai mon dévolu sur elle, surtout pour un peu d’off-road !

Pour l’itinéraire, un merci spécial au concepteur du site www.motofree.com qui m’a donné pleins d’idées et qui permet aussi de télécharger les fichiers GPX pour le GPS.


A bientôt et bonne route !




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